Condamné à la réclusion à perpétuité en 1977 pour le meurtre d’un enfant de 7 ans, Patrick Henry a obtenu, jeudi 7 janvier, sa libération conditionnelle.
« Le bénéfice de la libération conditionnelle est accordé, mais sous réserve de l’exécution d’une période de probation » prévue jusqu’au 4 août 2017, a déclaré Béatrice Angelelli, procureur de la République de Melun. Elle a indiqué qu’elle entendait prendre une décision sur un éventuel appel « dans les prochaines heures ».
La justice devait examiner sa nouvelle demande de liberté conditionnelle, après le rejet en juillet 2014 d’un recours en grâce présidentielle. Cette décision fait suite à une audience tenue le 8 décembre devant le tribunal d’application des peines, au centre de détention de Melun, où il est incarcéré. Le parquet avait requis le rejet de cette demande de libération, formulée après le rejet du recours en grâce présidentielle. « Il a payé sa dette auprès de la société. A 62 ans, il a hâte de finir sa vie en homme libre, après avoir passé toute sa vie derrière les barreaux », a déclaré l’avocate lilloise du détenu, Me Carine Delaby-Faure.
« Il a payé cher sa petite rechute »
En 1977, Patrick Henry avait échappé de justesse à la peine de mort grâce notamment à la plaidoirie de son avocat, Robert Badinter. Il avait obtenu sa mise en liberté conditionnelle en mai 2001 après vingt-cinq ans de prison. Sorti sous le feu des médias, l’homme était resté discret un an avant de multiplier les faux pas avec, en juin 2002, un vol à l’étalage pour lequel il a été condamné à une amende de 2 000 euros, puis dans la nuit du 5 au 6 octobre 2002 son interpellation près de Valence, en Espagne, en possession de 10 kg de cannabis.
Sa liberté conditionnelle avait ensuite été révoquée. En 2003, il avait été condamné par le tribunal correctionnel de Caen à quatre ans d’emprisonnement et 20 000 euros d’amende, décision confirmée par la cour d’appel de cette ville. Selon son avocate, « il a payé cher sa petite rechute (…) il est temps qu’il sorte ». Depuis 2002, cinq demandes de libération conditionnelle de son client ont été acceptées dans un premier temps par le tribunal d’application des peines, puis rejetées après appel du parquet.