Ils entendent protester contre les réorganisations en cours à La Poste, responsables de « conditions de travail considérablement dégradées » et d’une « grande souffrance au travail ». Les syndicats ont appelé les postiers à une journée d’actions et de grève sur tout le territoire.
CGT-Fapt, SUD-PTT et Unsa sont à l’origine de cet appel, ainsi que localement FO, comme en Bretagne ou à Paris, où un débat sur l’avenir de La Poste aura lieu au Sénat dans l’après-midi à l’initiative de sénateurs communistes.
Un rassemblement à l’appel des quatre syndicats est prévu dans le même temps à l’extérieur du bâtiment. « Nous avons souhaité ce débat en raison d’une dégradation aggravée et continue » des missions de service public de La Poste « depuis plusieurs années pour les usagers et pour les agents, qui nous fait craindre une nouvelle affaire France Telecom » (vague de suicides en 2008 et 2009), a expliqué mercredi devant la presse le sénateur Jean-Pierre Bosino, maire de Montataire (Oise).
Des négociations en cours
Dans un communiqué, la CGT-Fapt a annoncé plusieurs préavis de grève en Rhône-Alpes, PACA, Midi-Pyrénées, Centre, Nord, Aquitaine, Pays-de-la-Loire et en région parisienne. La CGT encourage les postiers à se mobiliser pour « peser sur les négociations en cours » pour la branche courrier et réclamer leur extension « à l’ensemble des métiers ».
Des négociations avec la direction ont débuté fin octobre à la suite de la médiatisation de cas de souffrance au travail, dont des suicides. Elles doivent s’achever le 19 décembre. La direction a présenté aux syndicats un ensemble de propositions sur le métier de facteur que CGT, SUD et Unsa jugent « inacceptables », ce qui leur a fait quitter la table des négociations.
« Crise sanitaire et sociale »
A la veille du mouvement social, mercredi, la direction a rendu publiques de nouvelles propositions dont le recrutement immédiat de 500 facteurs en CDI, jugées très insuffisantes par l’ensemble des syndicats. Pour la CGT (1e force syndicale) c’est « un chèque en blanc laissant une énorme marge de manoeuvre à la direction qui ne répond pas à l’urgence de la situation ». « 500 CDI c’est dérisoire à l’échelle du territoire ; il n’y a rien de concret sur les outils, ni sur les cadences et les normes.
Préserver la santé au travail c’est pourtant une obligation de l’employeur », dit Valérie Mannevy. « La Poste n’a pas besoin d’accord pour embaucher 500 personnes en CDI », rappelle SUD (3e) à l’instar de l’Unsa, en dénonçant un texte « dont la philosophie reste la même : l’accompagnement du schéma industriel et non une réponse à la crise sanitaire et sociale à La Poste ».
La Poste a perdu 7.300 postes équivalents temps plein en 2015 et 48.032 depuis 2008. Le réseau, qui comprenait 17.000 bureaux de poste en gestion propre, n’en compte plus qu’environ 9.000. Quelque 8.000 autres ont été transformés en partenariats, sous forme d’agences postales communales ou intercommunales pour les deux tiers et de relais tenus par des commerçants pour un tiers.