Des pluies torrentielles ont dévasté la ville de Mocoa, dans le sud du pays.
La coulée de boue qui a dévasté Mocoa, dans le sud de la Colombie, a fait 200 morts, 203 blessés et un nombre indéterminé de disparus, après des pluies torrentielles, selon un bilan de la Croix-Rouge.
« Il y a 200 morts et 203 blessés dans 17 quartiers affectés. Nous n’avons pas encore le nombre total de disparus. C’est le bilan officiel établi à cette heure par les organismes de secours dans la zone », a déclaré à l’AFP un porte-parole de la Croix-Rouge. Alors qu’un total de 234 morts avait un temps été évoqué, la Croix-Rouge est revenu en arrière, s’expliquant par une confusion lors de l’identification des cadavres. Des quartiers entiers de Mocoa, ville de 40 000 habitants privée d’électricité et d’eau courante, ont été ravagés après des pluies torrentielles affectant aussi le Pérou et l’Equateur, qui ont provoqué le débordement des rivières Mocoa, Mulato et Sangoyaco, en surplomb de la ville. La Croix-Rouge a compté également 203 blessés et un nombre indéterminé de disparus qu’elle avait précédemment évalué à environ 150.
Les commerces ont été fermés après « des pillages de lieux vendant de l’eau », a indiqué un pompier, David Silva, selon lequel la plupart des quartiers dévastés étaient habités par des déplacés du conflit armé qui déchire la Colombie depuis les années 1960. « Nos cœurs sont avec les familles des victimes et les personnes affectées par cette tragédie », a tweeté le président Juan Manuel Santos, qui a pris sur place la direction des secours et déclaré l’état de « calamité publique » pour les « accélérer ».
« Une tragédie sans précédent »
De nombreux rescapés ont raconté à M. Santos qu’ils s’étaient juchés sur les toits parce que l’eau leur arrivait jusqu’au cou. Lina Marcela Morales cherchait samedi cinq de ses proches qui « dormaient et n’ont pas eu le temps de sortir de leur maison, déjà inondée », selon son récit diffusé par la présidence. « On pouvait entendre le bruit que faisait la rivière et c’est pour ça que ma famille est sortie, parce qu’on a su que la coulée arrivait », a décrit Harvey Gomez à un photographe de l’AFP. Alors que la nuit tombait, ce fonctionnaire de 38 ans tentait de récupérer le peu qui pouvait être sauvé dans sa maison dévastée.
Dans la soirée de vendredi, il est tombé 130 millilitres de pluie, soit 30% de la moyenne mensuelle à Mocoa. « C’est une tragédie sans précédent », a déclaré la gouverneure du Putumayo, Sorrel Aroca, à W Radio. Les pluies sur Mocoa devraient aller « en décroissant progressivement » à partir de dimanche, a précisé Diego Suarez, de l’Institut d’hydrologie, de météorologie et d’études environnementales de Colombie (Ideam).
Plus d’un millier de militaires et de policiers participent aux secours, selon le ministre de la Défense Luis Carlos Villegas, également sur place, comme d’autres membres du gouvernement. Selon l’Unité nationale de gestion des risques de catastrophe (UNGRD), plus de sept tonnes de matériel médical et d’approvisionnement en eau et en électricité ont été expédiées à Mocoa. La France, l’Union européenne, l’Allemagne, l’Espagne, le Brésil, l’Equateur et le Venezuela, parmi d’autres, ont exprimé leur solidarité, comme la chancelière allemande qui a déploré « ces catastrophes naturelles effroyables ».